Revue des marchés

OCTOBRE 2023

Après avoir amorcé le troisième trimestre avec optimisme, les marchés boursiers ont rebroussé chemin en septembre, inquiétés par la montée effrénée des taux 10 ans qui ont franchi un nouveau sommet depuis 2007, au Canada comme aux États-Unis.

Toutefois, l’économie semble avoir surmonté la campagne de resserrement historiquement énergique de la Réserve fédérale américaine (Fed). L’indice S&P 500 a bondi d’environ 20 % depuis ses creux d’octobre 2022, la croissance de l’économie américaine ayant défié les prévisions des analystes pour s’établir à 2,5 %. Le caractère durable de ces gains – si la récession a effectivement été évitée et non reportée – est une question importante qui se pose aux investisseurs.

Si l’économie n’est pas encore tombée en récession et que la probabilité d’un atterrissage en douceur a augmenté, c’est principalement parce que l’économie semble être beaucoup moins sensible aux taux d’intérêt que les modèles macroéconomiques ne l’avaient prévu.

Tous les cycles économiques ont leurs spécificités. Cette fois, c’est surtout la capacité des consommateurs à continuer de dépenser sans trop de retenue malgré l’inflation et les hausses de taux d’intérêt qui détonne. Or, si l’accumulation d’une épargne excédentaire explique probablement en bonne partie ce phénomène, la tendance ne semble pas soutenable.

Dans ce contexte, deux scénarios sont envisageables.

  1. Il faut plus de temps pour que la hausse des taux d’intérêt ralentisse l’économie et la Fed a besoin que l’économie ralentisse pour faire baisser l’inflation. La Fed devra simplement relever davantage les taux et finalement, le résultat sera une récession. Reste à savoir à quel moment elle se produira, et à quel point elle sera sévère.
  2. Une récession pourrait ne pas être nécessaire si la croissance de la productivité s’accélère durant le cycle actuel. Cela signifierait que l’économie, et donc les bénéfices, pourrait croître plus rapidement sans provoquer d’inflation ou un resserrement de la politique monétaire. C’est tout à fait plausible, car :
    • L’intelligence artificielle renferme la promesse d’une révolution des processus d’affaires.
    • La transition vers l’énergie verte oblige le secteur de l’investissement à s’adapter aux risques climatiques actuels et à atténuer les émissions futures au moyen de ressources renouvelables.
    • Les aménagements de travail sont devenus plus efficaces dans la foulée de la pandémie, qui n’a fait qu’une bouchée du paradigme obsolète de la présence au bureau de 9 à 5 pour de nombreux travailleurs.

La certitude n’existe pas en économie. Cependant, nous obtiendrons des indices importants au cours des prochains mois. Si le niveau de productivité s’est amélioré, l’inflation continuera de diminuer durant l’automne même si l’économie demeure résiliente. Les marchés boursiers s’en réjouiront certainement. Mais s’il s’agit simplement de décalages plus longs entre la hausse des taux et le ralentissement de la croissance, il est probable que l’inflation recommencera à augmenter, auquel cas la progression des évaluations boursières menée par les titres technologiques se révélera avoir été excessivement optimiste. Au cours des mois à venir, les données sur l’IPC (indice des prix à la consommation) seront donc plus importantes que jamais.

Soyez assurés que les gestionnaires de portefeuilles avec lesquels nous travaillons continuent d’ajuster activement leurs fonds afin d’être prêts peu importe le scénario des prochains mois.

Nous vous remercions pour votre confiance et demeurons disponibles pour répondre à toutes vos questions.

Sources : Fidelity Investments et Banque Nationale investissements

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